mardi 14 janvier 2014

L'identité - Milan Kundera

Voici ma dernière lecture de l'année écoulée, autant dire que j'ai bien terminé l'année ! Mon unique Kundera lu a été L'insoutenable légèreté de l'être en 2012. Je l'avais adoré même si quelques jours plus tard à peine, j'étais incapable d'en parler... et aujourd'hui encore, je ne me souviens que de quelques bribes et sensations, et presque pas du tout des détails de l'histoire.

Dans son ouvrage L'art du roman qu'il me tarde de lire, Kundera nous dit entre autres, qu'il écrivait ses romans de façon à ce qu'on ne puisse pas les raconter... alors bon.

L'identité a été une lecture différente, peut-être est-ce parce que je l'ai lu en lecture commune et qu'on lisait ensemble chaque chapitre. Du coup, j'ai senti que je l'ai mieux lu que le premier, disons que j'étais plus appliquée et plus concentrée dans chaque chapitre. Je prenais aussi le temps de réfléchir et de partager un peu mes pensées ou mes émotions au fur et à mesure, du coup L'identité je m'en souviens et je suis capable de vous en parler deux semaines après l'avoir lu.

Ce roman fait environ 200 pages, divisées en 51 chapitres. Des chapitres très courts donc qui facilitent aussi l'assimilation à mon sens.

L'identité comme son titre l'indique, est un roman qui nous démontre comment notre identité change en fonction des situations que nous vivons au quotidien, avec un zoom sur l'identité de chacun au sein d'un couple et son influence décisive finalement sur l'évolution de celui-ci.

Jean-Marc et Chantal est un couple vivant à Paris. Chantal n'est pas la même personne quand elle est au bureau, puis quand elle est avec son ex belle-famille et enfin quand elle est avec Jean-Marc. Elle a une identité différente selon l'environnement dans lequel elle se trouve, comme nous tous finalement. Jean-Marc se pose des questions sur la véritable identité de Chantal. Qui est-elle vraiment ? Qui est la vraie Chantal ? Est-ce celle qui porte un masque au bureau, ou encore celle qu'elle était dans son précédent mariage ou plutôt n'est-elle réellement elle-même que lorsqu'elle est avec lui et lui seul ?

L'identité est une notion plutôt complexe et n'est certainement pas figée, finalement notre identité est probablement un mélange de toutes nos identités réunies. La capacité d'adaptation est signe d'intelligence comme on dit.

Ce roman est court, se lit très rapidement et n'ayez crainte l'écriture est très fluide. Milan Kundera a le don je trouve de simplifier des notions complexes. Il choisit de traiter des sujets très intéressants, en les abordant d'une manière plutôt simple. En tout cas, je trouve qu'il réussit à transmettre des messages profonds avec une grande fluidité. Ce qui est toujours plus apprécié chez moi que les livres usant de mots compliqués.

L'identité est un ensemble de situations de tous les jours vécues par ce couple, ce sont des dialogues au dîner, les pensées de l'un et de l'autre, comment chacun d'eux voit l'autre et comment sa perception change avec le temps... Notre compagnon n'est plus celui qu'on a connu le premier jour et par conséquent n'est plus celui qu'on a aimé... il devient un étranger, elle devient une inconnue... Personne n'est à l'abri de ce retournement de situations, et c'est même ce qui arrive le plus souvent.

Dans ce roman, nous avons souvent une même situation racontée du point de vue de Chantal, puis de celui de Jean-Marc dans le chapitre suivant, ce qui nous donne un croisement de perceptions intéressant, le plus souvent.

Pour résumer, L'identité est un roman très intéressant, très court en plus et agréable à lire. C'est sûr, cette année je lirai plus de Kundera !

4 commentaires:

Praline a dit…

J'ai un souvenir très confus de ce livre. J'ai beaucoup lu de Kundera il y a quelques années et comme toi, je trouve qu'on en retient une ambiance plus qu'une intrigue.

FloXy a dit…

C'est le Kundera que j'ai le moins aimé de ceux que j'ai lu, je n'ai pas accroché au trip onirique de la dernière partie (sans vouloir trop spoil à ceux qui ne l'auraient pas encore lu, mais tu vois ce que je veux dire ?)
Mon préféré pour l'instant est La lenteur, qui est très court également, au point qu'à l'époque ça me faisait un peu penser à du Nothomb.
Si tu en lis d'autres, et des "vieux", par contre,il faut faire attention avec les vieilles traductions de Kundera (datant d'avant les années 90) : l'auteur lui-même les renie et a réécrit ses vieux romans en français maintenant qu'il a bien assimilé cette langue. L'écart de formulation entre certaines phrases est en effet bluffant...

Hajar a dit…

@Praline : Je ne suis pas la seule donc !

@Floxy : Je suis d'accord avec toi concernant cette dernière partie aussi, c'est vrai ! Merci pour l'alerte concernant les traductions, c'est primordial en effet, je ferai attention !

LOGIS a dit…

Je pense que ce qu’il faudrait retenir des romans de Kundera sont les thèmes abordés (en effet, il est difficile de raconter ses histoires car elles ne sont pas basées sur une action qui mène à une issue).
Pour moi, sa vocation est d’essayer de déconstruire certaines idées comme : la nostalgie, l’amour, l’histoire, la révolution, l’identité, etc.
Et c’est là que son œuvre devient intéressante, car à chaque sujet qu’il touche, il met le lecteur dans l’embarras, ou pour utiliser son terme, dans l’ambiguïté de la situation, de la notion, de la rationalité ….
Je t’encourage à lire davantage ses livres et à continuer à nous livrer tes impressions.

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